Quel endroit sacré, cette cours de récré. Le lieu d’expérimentation doux-amer par excellence pour les êtres en devenir. On y rit, on y pleure, on s’y fait des bobos, on s’y partage nos collations et nos réponses aux devoirs.
La véritable école de la vie c’est elle, le lieu où l’on crée des liens et où l’on recrée petit à petit sa propre personnalité en la confrontant aux autres. Ces autres, qui, quelquefois, sont nos harceleurs, parfois nos harcelés, souvent nos sauveurs, de temps à autre, nos sauvés.
J’y ai joué tous ces rôles, au gré des périodes de l’enfance ou de l’adolescence que je vivais. Harceleuse lorsque j’étais en révolte, harcelée lorsque je ne m’aimais pas assez, sauveuse lorsque j’arrivais à ouvrir mon cœur et sauvée par des sœurs d’âme, qui m’ont enseigné et dont certaines phrases et partages restent encore ancrés dans ma mémoire.
Une phrase en particulier m’a brulée au fer rouge. Je me rappelle exactement l'endroit où j’étais assise dans la salle informatique, à côté de mon binôme. Sans crier gare elle m’a lancé : « Pascaline, tu me fais tellement rire, je sais que tu n’es pas appréciée par tout le monde en classe, mais moi je t’adore ».
Doux, amer. Un partage qui se veut gentil et bienveillant et en même temps glaçant car tu te rends compte que pour 1 personne qui t’aime, 5 autres ne t’aiment pas.
Il m’a fallu du temps pour accepter que l’on ne puisse plaire à tout le monde. Et encore plus pour savoir que c’est bien ainsi. Ne sommes-nous pas le miroir de nos propres jugements après tout ? J'ai compris que je peux être comme une ortie pour certaines personnes. Je peux piquer, je peux déranger mais je peux chatouiller aussi.
Chaque élan de votre singularité donnera du piquant à la vie. Quel est le vôtre ? Et maintenant riez du tour que vous jouez au monde !
PS : Isabelle, Anne, Gretl, ik weet niet waar jullie zijn vandaag, maar jullie namen, energie en lach blijven even zoet als onze lekstokken op deze foto :)