Une semaine de préparation physique, mentale et énergétique qui culmine dans une nuit de pleine lune à Philae, temple de l'amour dédié à Isis. La déesse qui a remembré son consort Osiris qui a été coupé en morceaux par son frère Seth. Par allégorie, son temple a également dû être decoupé et reconstruit pour le sauver des eaux, il y 50 ans seulement à la suite de la construction du haut barrage d'Assouan. Pour rencontrer la déesse des lieux, il aura fallu d'abord réintégrer mon masculin sacré. Avec l'aide des temples, des dieux égyptiens et des hommes qui ont peuplé ma vie.
A commencer par mon père qui, en prenant son dernier voyage, m'a offert ce voyage en Egypte. Le voyage vers le retour à moi. Ainsi m'a-t-il donné le souffle de la vie pour la deuxième fois. Réconciliation avec mon masculin sacré. Les noces mystiques m'ont ouvert les portes du temple de Isis sous la voûte céleste de Nout et les eaux calmes du Nil. Les piliers du temple sont zébrés de rayons de lumière et les chambres du temple sont baignées dans le noir. Seul le chant des bols de crystal et le toucher des hiéroglyphes sur les murs me rappellent que je connais cet endroit. Adossée contre l'autel de la barque sacrée dans le Saint des Saints, je retrouve mon alignement. Je me redresse et je reprends mon rôle de gardienne d'espace pour les prêtresses à l'oeuvre. Les gardiens du temple parlent fort. Ils nous protègent et nous craignent à la fois. Isis est là. Je n'ai pas peur de déambuler dans le noir. Je me rapproche d'un mur et je pose ma main sur un hiéroglyphe que je ne vois pas. Il me semble que c'est un sceptre. Lorsque la lampe d une de mes soeurs illumine la pièce, je vois que le sceptre avec la fleur de lotus est dans la main d'Isis. Elle a entendu ma prière. Elle a guidé chacun de mes pas depuis la nuit de temps vers ce moment.
Je me dirige vers le temple de Hathor. En contemplant la lune je remercie Marie Madeleine, Isis, Hathor, Sekhmet, Serket, le Nil, ma maman et les femmes qui nous ont précédées, mes filles et la petite fille que j'ai été. Je me revois dans ma chambre d'enfant et je lui dis " j'ai réussi, j'ai réusi!
Une lampe de poche d'un garde s'approche de moi. Il éclaire mon chemin, je comprends qu'il veut que je quitte le lieu.
Mission accomplie. Je suis Une et multiple à la fois. Feu et Eau. Homme et Femme. Soleil et Lune. Terre et ciel. Racines et Antennes. Verticalité et Horizontalité. Mère et Père. Humaine et Déesse.
Sceptre en main, je continue mon périple au pays de la terre noire.
A ma bien aimée Kemet, qui comme le phénix est en train de renaître de ses cendres et de l'oubli des hommes.
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